Arthur, le fantôme justicier

Raymond Maric inédit

Le jour qui devait arriver, arriva, sans prévenir, « on » a décidé d’arrêter Arthur. Je me le rappelle bien, c’était pendant les vacances, il n’y avait pas grand monde, seul à la rédaction, Jean Ollivier a fini par me donner le dernier scénario que Raymond venait d’apporter, en me faisant comprendre qu’il n’y pas encore de bon de commande. Suivant sa « positive attitude », je me suis mis au travail, en faisant le découpage et le lettrage et même entièrement la première planche, qui reste encore aujourd’hui non publiée et ce fut jusqu’à aujourd’hui la dernière aventure originale d’Arthur le fantôme Justicier.

Le fils d’Arthur

Nous avons eu l’occasion de travailler encore ensemble sur des épisodes de Pif ou Placid et Muzo. Je sentais mon départ de Pif comme imminent et je lui proposai de nous attaquer à une bande dessinée originale, j’avais envie de dessiner réaliste et je savais que je pouvais compter sur lui pour un beau récit d’aventure, j’aurais même aimé un western, mais il écrivait un pour son ancien complice, Frisano.

Il avait à me proposer, un autre projet, bien avancé, « Tezcatlipoca, le miroir qui fume ». Son récit se passait « In Cem Anahuac Yoyotl » c’est-à-dire au Cœur du Monde Unique, en 1519 à Technotitlan, aujourd’hui Mexico.

Tenochtitlan, capitale des Aztèques

Je n’avais pas grande connaissance à l’époque de l’histoire des Aztèques et de leur conquête par les Espagnols de Cortez, ou alors une petite brume de bien vague histoire que j’apercevais dans mes lointains souvenirs d’une époque où j’allais encore à l’école. Le passionnant récit que faisait Raymond, sur une idée qu’il eut en prenant l’avion, à la lecture d’un de ces magazines qu’on met à disposition des voyageurs pour passer le temps, me donna l’envie d’en savoir plus sur ce peuple mystérieux au destin gravé par l’Histoire. Là commença ma longue quête, une lecture continuelle, des livres de Soustelle jusqu’à la trilogie de Gary Jennings, « Azteca » en passant par un très grand nombre d’ouvrages divers, littérature, études scientifiques ou albums d’art, archéologie ou peinture murale mexicaine.

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