Arthur, le fantôme justicier

Raymond Maric inédit

Quand j’ai eu l’occasion de rencontrer Raymond Maric, nous avons mis en chantier des idées pour améliorer notre reprise. Pour renouveler le style d’un des plus grands virtuoses de la BD française, je voulais introduire des caricatures de personnes réelles. La rédaction n’a pas suivi.

Arthur, Laurel et Hardi et les Pieds Nickélés

Raymond voulait envoyer Arthur en Egypte, où côtoyer Ulysse, pour changer. Mais changer, la rédaction ne voulait point. Sans possibilité d’évasion, forcé à rester dans l’ombre de Cézard, je me sentais à l’étroit. Heureusement, Raymond était un professionnel. Il m’a aidé à surmonter mes idées noires et à travailler. À côté de lui j’ai appris à répondre de manière professionnelle à une demande, même si elle ne me convenait totalement, en rongeant mon frein, de continuer de dessiner. Je courais caché dans le cône d’ombre du génie de Cézard, sans espoir de toucher son extase, sauf trop rares exceptions, lors d’un coup de plume ou de pinceau plus abouti.

Pour sortir de cette impasse, j’avais besoin de son conseil. Je connaissais son expérience comme scénariste, dessinateur et rédacteur en chef. Par passion pour ce métier et pour tout ce qui se gravitait autour, les coulisses d’une rédaction, j’ai cherché sa compagnie.

détail de Fantôme à fourrure

C’est ainsi que pour prolonger nos discussions, je me suis rendu à son quartier général ! Les murs de son bureau étaient entièrement couverts de casiers qui lui permettaient d’avoir sous la main tous les documents, scénarios et ses innombrables projets. Des colonnes d’albums envahissaient la pièce. Heureusement il avait des annexes, car il avait une riche documentation, de magazines et quelques centaines de cassettes vidéo. Son intense activité était équilibrée par une vie familiale aussi importante. J’ai admiré son savoir-faire au marché. Il savait trouver de quoi dresser une bonne table. Il était aussi professionnel que pour la bande dessinée.

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