Surpris par le nouveau titre, j’ai reconnu mes anciens amis: Pif, Placid, Muzo et les autres. J’ai demandé à mon copain où l’avait-il acheté et je me suis empressé de l’acquérir aussi. C’était le numéro 1215. Le soir même, ma tante, Mlle Radicelle, le sourire aux lèvres, m’apportait ce même n° 1215 qu’elle avait trouvé en province, où elle travaillait à l’époque. C’était sans doute un Signe ! En tout cas j’en profitai pour demander qu’il se répète toutes les semaines.
Je découvrais Pif, de nouveau dessiné par Arnal. J’aimais le dessin dynamique de R. Mas, mais je devais avoir un véritable culte pour le dessin d’Arnal. Pour une raison inconnue la plupart des recueils Vaillant avaient disparu, il ne me restaient que quelques albums de Placid et Muzo et plusieurs Roudoudou et Riquiqui de la meilleure époque. Arnal gardait ainsi une place de choix dans mes souvenirs. Après les retrouvailles des anciens copains comiques ou réalistes, j’ai découvert et adopté de novelles séries.
En même temps que la découverte hebdomadaire de cette nouvelle formule, commence ma grande quête, acheter des numéros anciens pour connaître les débuts des histoires à suivre. Les nombreux antiquaires et bouquinistes de Bucarest ne demandaient qu’à m’aider dans ma démarche.
Après le numéro Spécial Noël, avec l’arrivée du froid et de la neige, suivit un retard inhabituel. Mon grand frère, humoriste né et qui sait apprécier son humour, me tend un numéro spécial de… l’Humanité Dimanche. C’est la nouvelle formule de Vaillant, me dit-il. Habitué aux derniers changements de mon journal, avec la nostalgie de l’ancien grand format, j’étais prêt à le croire. Il y avait une grande planche en couleur de Pif, qui était aussi grande et belle que dans mes plus anciens souvenirs, mais où étaient les autres amis de Pif, comment j’allais connaître la suite de leurs aventures, allaient-ils revenir ? Heureusement, la semaine suivante, Pif revint, le changement était dans l’air, mais il n’était pas encore d’actualité. (À suivre…)