Quand je serai grand, je ferai Pif !

…et voulu les rejoindre

La passion pour ces amis imaginaires et leurs aventures, était devenue si forte que j’envisageai déjà de les rejoindre. Je devais avoir quatre ans quand j’ai organisé une première tentative. J’ai prémédité mon coup. Dans la maison, une petite valise de la taille d’un attaché-case, avait pour moi la taille d’une vraie valise.

Attention, douane

Après y avoir rangé l’essentiel : un oreiller et, comme le célèbre Linus (des Peanuts), la couverture, je me suis paré de mes plus beaux attributs, mon beau costume pour les-dimanches-et-jours-de-fête, un très beau costume marron en velours rayé, un deux-pièces : veste et pantalons courts. J’étais tout fier dedans, ça me changeait des vieux vêtements de « bébé » que je portais ces dernières années. Mes amis se trouvaient quelque part à Paris, un endroit suffisamment éloigné, où l’on se rendait forcément en train.

Et pour me rendre à la grande gare de Bucarest, il y avait la ligne de bus numéro 33 (comme chez le médecin), bus qui se trouvait au coin de ma rue, limite de mon univers connu et exploré. Parti d’un pas joyeux, je me rends à l’arrêt du bus. Heureusement, pour mon existence et aussi, je l’espère, pour le plaisir que vous pouvez éprouver aujourd’hui à me lire, une autre tante, car j’en comptais beaucoup plus à l’époque, m’intercepta et me poussa gentiment à regagner mon domicile.

Placid et Muzo à la chasse au tyranausaure

Cette drôle d’histoire, ma toute première aventure dans le monde de la bande dessinée, une bonne dizaine d’années plus tard, me faisait avoir une excellente note en français, pour une composition libre sur le thème, un peu bateau, du plus beau jour de ma vie. Mais vingt ans plus tard, je me rendais à la rédaction de Pif Gadget, pour trouver du travail.